Being Kachou

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Un Amant de Vacances

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Quel trentenaire a déjà pris le temps de compter le nombre d'amants qu'il ou elle a eu au cours de ces dernières années ? Il est difficile de faire la liste de ces choses-là, tous les détails de nos échanges avec nos amants d'une nuit, d'un laps de temps ou d'une vie sont durent à retrouver dans les méandres de nos souvenirs.

Bien sûr, il y a et aura toujours des exceptions à la règle, comme ces couples qui n'ont eu que l'autre comme seul et unique amant ou maitresse ou bien même ceux ou celles qui tiennent un carnet de bord qui répertorie d'ensemble leurs rencontres. Ces derniers sont les plus malins, par peur de l'oubli, ils préfèrent mettre sur papiers leurs ressenties orgasmiques ainsi que la fiche descriptive de leurs conquêtes : date, prénom, âge, taille, poids, lieu de rencontre, bon coup ? Oui – non, niveau de jouissance sur une échelle de 1 à 10 et signe particulier. Iront-ils se replonger dans cette grille évaluative pour se rassurer de leur performance ? Sont-ils nostalgique de certains amants ou maitresse ? Peuvent-ils suivre l'évolution de leur performance ? Tant de questions que je me pose, car comme la plupart des gens qui n'entourent, je n'ai pas tenu de journal de bord sexuel.

Je n'ai jamais réellement compté ou fait la liste de mes amants, car malheureusement, il y a comme des black-outs dans mes souvenirs, je sais que dans ma période de lycée, j'en ai eu quatre, qui furent plus ou moins bons. Je me souviens notamment de cet été, ma dernière colonie de vacances, nous étions 90 ados en chaleur à boire et fumer tous les soirs et à nous jauger de haut en bas depuis notre arrivée au camp. Nous étions dans le remake d'un « teenage movie » en version non censurée.

C'était l'été de mes 17 ans, je n'étais pas très belle, j'avais des kilos en trop, un sens de la mode digne du début des années 2000, ma crinière sèche était à l'époque indomptable, dans ma disgrâce physique ma peau était nette sans imperfections, quant à ma gueule, elle était dans la moyenne.

Avec ce corps bouffi, je me mis en chasse et en quête d'un amour de vacance. Mais attention ! Avant de m'embarquer dans ma mission, il fallait que je sache dans quelle catégorie je devais me positionner. La classe socio- apparentia- adolescentem à laquelle j'allais appartenir définira l'éventail de mes proies potentielles. Devais-je me rallier du côté des « geeks » ? Mon intérêt pour les jeux de cartes et de plateaux étant très limité, mais surtout à la vue des garçons qui garnissaient cette classe, la réponse mit cinq secondes à sortir : non.

Je continue de recherche mon appartenance identitaire, étais-je de la classe des snobs ? J'ai un accent parisien prononcé ainsi qu'un vocabulaire à en faire pâlir un immortel, la catégorie socio-professionnelle de mes parents se situe dans la bonne tranche, par contre mes cheveux ne peuvent supporter le port du serre-tête version Béatrice de Montmirail et les snobs sont souvent assimilés à des bourgeois cathos frigides : je passe.

Je m'avance vers les simplistes superficiel, je sens de prime abord que les mecs qui peuplent cette classe veulent une bonasse qui a l'intellect d'une huître, tant qu'elle est bonne on s'en fous. Les filles étaient plus dans la recherche du mâle du vrai, celui avec les plus gros muscles et la plus belle gueule. Comme mon niveau sur l'échelle de la bonace n'était pas au top la réponse fut brève mais nécessaire : non.

Me voilà cantonné au rang d'électrons libre, petit être qui gravite tel un satellite autour des différentes classes sans aucune appartenance. Une place de choix, qui est sûrement due à ma capacité d'adaptation environnementale, tel un caméléon, je me mêlais à mes semblables incognitos dans le seul but de satisfaire mon envie d'un « mâle ».

Ils étaient environ quarante garçons à peupler cette colonie de gosse de riche. Au premier échange de regards, on sait si votre interlocuteur est attiré par vous ou non, à 17 ans, on développe ce qui s'appelle du jugement.

Après quelques jours d'observation assidue assaisonnés de discussion passives. Je me rabats sur un mec pas trop moche, mais assez musclé. Il avait les cheveux longs jusqu'à la nuque, des tablettes de chocolat à faire pâlir la plus frigide des cathos bourgeoises et un cul à faire mouiller une pucelle. Ma cible est choisie, ce sera lui.

Après quelques échanges verbaux, du niveau d'une blonde écervelée parlant à une larve, je pris les choses en main et approchai ma bouche de la sienne. En seulement quelques partenaires buccaux, j'avais excellé dans l'art du « french kiss ». Nos langues se mêlèrent, nous nous cachons à l'extérieur des dortoirs à l'abri des regards. J'ai posé sa main sur mon sein afin de lui signaler mon envie primaire. Il fut timide peut-être était-ce la première fois pour lui, mais je m'en foutais, je voulais juste coucher avec lui, bon ou mauvais les minutes qui suivirent allaient me le dire.



20/02/2015
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