Being Kachou

Being Kachou

Le Chardonnay m'a Marabouté

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Le réveil m'assourdit les oreilles avec un bip répétitif et assommant. Il affiche 06h00, nous sommes jeudi matin, je me réveille avec une bouche pâteuse, des yeux embués, nue avec une sensation humide entre mes jambes et seule dans ce rectangle, toujours tanguant qu'est mon lit.

Je sens qu'il y a eu un homme chez moi hier soir et je présage donc qu'un acte sexuel a pris place sur cette scène qu'est ma chambre. Malheureusement, un gros problème se profile à l'horizon, ma mémoire ayant été endommagé par une ingestion importante d'alcool en l'espace de quelque heures, je ne me souviens plus trop comment j'en suis arrivée là, mais surtout qui était là avec moi hier soir ?

Afin de répondre à ces deux questions, je décide de vérifier mon téléphone portable, qui contient surement des éléments importants pour cette enquête du détective Kachou.
Première étape – le téléphone portable – Je vérifie mes messages reçus et envoyés. Mon dernier message reçu est celui d'une amie : « T'es où ? » à 23h51, cela m'indique donc j'ai dû disparaitre dans ces eaux-là, premier indice trouvé – la fin de mon enquête est proche !

Avant tout autre chose il faut absolument que j'envoie un e-mail à ma boss pour lui signaler que j'ai été foudroyé par une maladie – imaginaire - nommée « gastrover » qui est un mélange de gastro et de hangover. Mon message fut court mais direct : « I'm sick, I won't be able to come to work today », message qui a automatiquement circulé dans le reste de mon entreprise, ce qui m'a donné un petit sentiment de gêne éphémère.

Apres ce petit mensonge qui va me permettre de finir mon investigation – dossier #230-, me voilà prête à plonger dans mes souvenirs d'il y a 12 heures, épreuve de force qui demande l'appui d'un double café noir.

Deuxième étape - la chasse aux bribes de mémoire - est lancée.

Avant de poursuivre je vais faire un tour sur mon Facebook, afin de vérifier si entre hier soir et ce matin je n'ai pas été « taggé » sur une photo. Malheureusement, ma recherche fut infructueuse, rien sur la toile même pas une petite demande d'ami, énorme déception. Mais, en y regardant de plus près, je vois que j'ai RSVP à un évènement Facebook, comme un flash passant de mon oreille gauche à mon oreille droite mes souvenirs refont surface. Je ferme les yeux afin de visualiser au mieux mon « flasback » - bon ça fait un peu gnangnan je vous l'accorde mais cette mission est vitale.

Je me vois sortir hier soir dans un « after work » - évènements de networking où les jeunes cadres dynamiques sortent, après le travail (after work) afin de boire et d'échanger des cartes de visite au son de la musique house tendance. Mais, je ne suis pas seule, je vois aussi une amie.

Je réouvre les yeux et commence à griffonner sur un bout de papier mes péripéties – qui sait ça pourrait faire un super article –

Je me mets à l'écriture, je retranscris ma vie - de merde - « Avec une amie nous avons décidé de nous rendre à un évènement afin de « networker » mais surtout de draguer. Nous voilà rendus dans ce bar russe, qui sent bon la révolution communiste, la vodka à 70 degrés dans une ambiance rouge vif à en bruler la rétine. Nous nous dirigeons, non sans mal, vers le bar afin de décompresser de notre journée éprouvante de travail, commencée à 9h et finie à 17h - la vie à Toronto est si dure... Je commande une vodka canneberge pour mon amie – telle une poulette - et un verre de chardonnay pour moi - la vodka à 19h ne me réussit généralement pas. La fonction pistage est maintenant activée. » - Bon, je romance un peu, car sinon l'histoire est assez fade et plate.

Après cette éprouvante reconstruction de mémoire, je me mets en chemin afin de petit-déjeuner, une petite crise boulimique qui ferait un bien exceptionnel à mon estomac encore embué d'alcool.

Sur mon chemin, je croise un groupe de 3 charmants jeunes hommes – en bermuda – et là, une illumination transperce ma boite crânienne – une autre bribe de mémoire, vite Kachou fermes les yeux ! Je me revois discuter avec un homme, puis 2 autres, puis 3 autres – Oh putain passez-moi une serviette en papier et un stylo.

Telle une personne maraboutée je commence à écrire – avec une certaine difficulté, car allez écrire sur une serviette en papier et un stylo à bille – « Je jette mon dévolue sur un homme d'une bonne trentaine d'années, genre 35 ou 37 ans, ce qui est en fait un âge parfait. À 35 ans, un homme est déjà bien installé – il y a et aura toujours des exceptions à la règle – son approche avec les femmes est moins brutale, son sens du style est quadruplé. Au fil de la conversation – d'un ennui mortelle - avec cet homme, je me rends compte que mon verre est vide, je trouve donc la plus belle des excuses pour le laisser parler de lui-même à lui-même et de filer me reprendre un verre de blanc sec. »

Ma séance de spiritisme fut interrompue par l'arrivée de mon mimosa – champagne et jus d'orange. Je trempe mes lèvres, mes pupilles se dilatent, la camera fait un zoom sur mes yeux – bon il n'y a pas de camera et imaginez un peu comment ça rendrait dans un film – qui se ferment et le processus de recouvrement de mémoire recommence. Je me vois draguer des hommes et prendre des verres avec eux – j'ai eu très peur à la vue de cette vision – ils étaient tous moches. J'écris « Après deux verres avec un estomac vide, je sens mon inhibition montée petit à petit, comme si mon corps recevait une décharge de super pouvoir qu'il ne pouvait supporter. L'alcool aidant, j'intercepte une conversation entre deux jeunes hommes qui philosophaient sur la beauté de Toronto et la difficulté de rencontrer des gens. Je me présente à eux, puis nous discutons tous ensemble de nos vies et passions, dans un élan de petite princesse, je demande à l'un d'entre eux de m'offrir un verre, sa réponse fut claire mais surtout négative. Me sentant vexée, je le pris par la main afin de le mettre au défi que si j'arrivais à me faire offrir au moins trois verres par des inconnus, il devait m'en offrir un. J'activai mes charmes de petite dévergondée et me dirigeai vers le « zinc », je me lance sur un homme seul, après deux trois échange ma récompense apparue un petit verre de chardonnay. Je répétai cette opération deux autres fois, et mon taux d'alcoolémie grippa en flèche. Je me sentais toute puissante avec un sex-appeal digne des plus grandes stars du porno des années 80. ». La véracité de ce paragraphe laisse un peu à désirer, mais bon personne ne m'en tiendra rigueur.

Apres ce petit-déjeuner qui s'est vite transforme en séance d'appel aux esprits de ma mémoire de bourrée, je décide de faire un tour dans un parc près de chez moi. Une amie m'appelle me demandant comment c'est passe ma soirée hier soir, me sentant triomphante – mais un peu gênée à la fois – je décide de lui dire que oui, j'ai réussi à ramener un mec chez moi ! Toute fière de moi – je suis un peu son mentor et un « role model » pour elle – l'interrogatoire commence : « Il est comment ?, Comment il s'appelle ? C'était un bon coup ? ». Elle me donnait un vomi de questions qui me donnait le tournis. Ma mine interrogative et perplexe commença à faire son apparition, je décide donc de lui répondre : « Bien, John, bof ». Je suis généralement peu expansive du coup elle a tout gobé – bien joué Kachou « give me five ».

Mes souvenirs sont complètement décousus, j'ai des fragments de mémoires, mais ils ne sont pas dans un ordre chronologique : je bois de l'eau – déjà même étant bourrée, j'ai de bons réflexes -, je lèche des micros – Huh ? -, je danse pieds nus – je devais porter des talons rien de bien méchant – je monte sur des bureaux en faisant le poisson – Huh x2 ??- je suis sur un réfrigérateur en imitant Beyoncé – mais pourquoi ? - je me mets en pyjama – t-shirt et pantalon en pilou pilou - puis plus rien.

Comme un voile noir qui me couvre les yeux et le cœur de mes pensées. Je me souviens si peu de ce moment qui a dû être intense et orgasmique. Ces cinq verres de chardonnays ont aspiré tout mon système mnésique. Je me concentrai afin de me souvenir au moins de son prénom – et accessoirement son visage - mais rien ne vient, je suis désespérée de ne plus me souvenir, durant d'espace d'une seconde, j'ai ressenti de la honte, sentiment, qui en 28 ans de carrière dont 12 active, n'avait jamais montré le bout de son nez.

Soudain, mon téléphone vibra sous mon oreiller, ce qui créa une secousse cérébrale intense « Hi, I had to put you in your bed yesterday because you were sleeping half naked on the couch at 11.30pm, I took the first t-shirt and pyjama pants I found, I hope you are OK ». C'était ma colocataire.... Emoji : tête triste et aubergine.

La morale est de ne jamais se laisser envouter par les effets de l'alcool, qui pourrait vous faire croire que vous avez eu une aventure passionnée et torride avec Kanye West.



24/07/2014
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